Antoni Muntadas - ... et avec cela ? Muntadas - Exposition | mfc-michèle didier | Paris - Bruxelles - PARIS
Exposition du 7 novembre au 13 décembre 2014
Vernissage le 6 novembre 2014 de 18h à 21h en présence de l'artiste
« Nous sommes souvent confrontés dans la vie quotidienne à des expressions familières qui revêtent un sens caché que l’on ne perçoit pas au premier abord. Les lieux et les moments où elles sont prononcées nous permettent de déceler les intentions qu’elles dissimulent.
La formule « ...et avec ceci? », même si elle semble bienveillante, est une incitation à la consommation car elle nous invite à nous demander si nous avons besoin d’autre chose et donc à nous encourager à consommer plus. Les personnes présentes, prises pour témoins, se retrouvent, d’une manière ou d’une autre, elles aussi, directement impliquées dans le rituel de la transaction financière qui se joue alors.
Le monde de l’art, son marché, les galeries et les collectionneurs qui le constituent, usent de règles identiques et leurs transactions s’opèrent selon les mêmes principes.
Le consommateur qu’il soit client d’un commerce classique ou d’une galerie d’art, est considéré d'une manière similaire dans ces deux cas car convergent la volonté de vendre et l’éventualité d’acheter, deux facteurs essentiels à toutes transactions.
Les mots, les expressions et les images possèdent tous un sens d’usage primaire derrière lequel se dissimule une autre signification qui se dévoile seulement à l’observation et à l’analyse.»
Muntadas, 2014
...et avec cela?, une exposition de Antoni Muntadas
Nouvelle exposition de Muntadas à Paris — la précédente était son importante rétrospective Entre/Between présentée au Jeu de Paume en 2012 —, ...et avec cela? est une exposition appartenant à un ensemble pensé en deux volets par l’artiste et dont l’autre partie, intitulée ...et avec ceci?, sera présentée concomitamment à la galerie Gabrielle Maubrie.
Le travail d'Antoni Muntadas est issu de l’héritage de l’art conceptuel historique, c’est ainsi qu’il est identifié dans la sphère de l’art contemporain aujourd’hui. Cependant, les formes et les contenus de certains de ses travaux le feraient parfois glisser vers une pratique davantage pop. La proposition ...et avec cela? en serait l’illustration. Elle est en effet constituée d’œuvres sérigraphiées ou imprimées, d'affiches, et cet ensemble conséquent — vingt-cinq pièces — questionne le langage et son utilisation dans nos sociétés mondialisées et notamment son utilisation à des fins marchandes.
Le choix de l’artiste pour cette exposition, dans la perspective d’aborder la question de la consommation et de ses codes linguistiques, est de tendre vers une saturation de l’espace et ainsi de faire du white cube généralement épuré un magasin traditionnel dans lequel le linéaire doit être optimisé.
L’avant-propos de l’artiste, ci-avant, annonce les questionnements inhérents à sa double proposition: la question de la consommation au sein du marché de l’art.
How much?, inscrit en capitales blanches sur un aplat monochrome rose passé, annonce la couleur: une galerie d’art est un lieu de commerce comme les autres dans lequel convergent « la volonté de vendre et l’éventualité d’acheter », pour reprendre les mots de l’artiste. Le print appartient à un ensemble qui décline les fameux Five Ws: Who? What? Why? Where? When?, en français Qui? Quoi? Pourquoi? Où? Quand? auxquels il est conseillé d’ajouter Comment? et Pour qui?. En posant ces questions, méthode empirique de questionnement à la genèse de tout développement d’un projet, Muntadas sonde la façon dont le monde fonctionne et en particulier la manière dont le monde de l’art s’organise. How much? vient conclure cet état des lieux préparatoire et souligne les nombreux cadres sous-jacents imposés à l’art par son propre environnement.
Dealings, un set constitué de huit prints, illustre, à travers huit scénettes esquissées au trait blanc, différentes situations transactionnelles aux contextes multiples au cours desquelles l’utilisation du verbe se fait science, celle de la rhétorique, un art de l’action du discours sur les esprits.
Le langage et son utilisation dans le contexte strictement marchand est transposé à celui plus global de la mondialisation.
Cinq pièces sont issues de la série On Translation. Ce travail est à l’heure actuelle l’une des séries les plus importantes de Muntadas. On Translation est une série de travaux explorant les questions de la transcription, de l’interprétation et de la traduction: de la langue aux codes, de la science à la technologie, de la subjectivité à l’objectivité, de l’accord à la guerre, du privé au public, de la sémiologie à la cryptologie. On Translation s’inquiète du rôle de la traduction/des traducteurs comme un fait visible/invisible. De cette fameuse série sont donc présentés quatre Warning: perception requires involvement déclinés en portugais Atenção, russe ???????? et chinois ??. Existe-t-il une manière propre à chaque nation de prévenir des contraintes de la perception? Le rouge semble dans tous les cas de figure demeurer la couleur de l’avertissement. Une cinquième pièce issue de On Translation est intitulée The Bookstore et s’inquiète elle de la signalétique des rayons des bibliothèques publiques à travers le monde.
Une autre série s’intéresse aux expressions nationales et à ce qu’elles symbolisent en terme d’identité et de représentation pour l’ensemble d’une nation. Muntadas, par exemple, choisit pour évoquer le Brésil la formule Tudo bem, Tudo Bom! appliquée sur un fond de forêt tropical que l’imaginaire collectif associerait à la forêt amazonienne. L’Uruguay se retrouve dans l’affirmation quelque peu présomptueuse We Are Fantastic, cependant l’image qui lui est associé est moins flateuse, celle d’un homme au crâne dégarni dont le visage est coupé au front. La France, est incarnée par le fameux Tout va bien sur une vue d’explosion, attentat ou archive de l’une des inombrables guerres que le pays a pu mener?
Une dernière série, Close up, se préoccupe des accidents typographiques dans la presse papier: des blancs oubliés suite à des corrections réalisées rapidement avant passage en presse. Muntadas s’est attaché à les chasser et les collecter, notamment dans Le Monde. Ces espaces vides évoqueraient la censure étatique de la presse par le passé. S’agirait-il aujourd’hui d’une auto-censure?
L’une des pièces maîtresses de l’exposition, Ordeal of Picasso’s heirs vient achever ce riche ensemble. Le travail est entièrement construit sur l’illustration d’un article de presse au titre suggestif: Ordeal of Picasso’s heirs — le supplice des héritiers de Picasso. Cette photographie a été publiée dans The New York Time Magazine le 20 avril 1980. Muntadas s’intéresse ici au droit à l’image mêlé à celui de l’auteur en produisant une œuvre entièrement basée sur la reproduction. En effet, la photographie est commercialisée par l’artiste avec un certificat d’authenticité. Muntadas a choisi de la diffuser non pas sous la forme d’un tirage mais sous celle d’un fichier numérique enregistré sur DVD. Sa reproduction est alors infinie et cela jusqu’à des dimensions imposantes. Ainsi, produire un wall paper de 4 mètres de largeur à partir de l’image source est envisageable.
Muntadas mentionne ensuite la chose suivante: « L’auteur a étudié de son mieux les droits relatifs à ce travail. Il souhaite respecter toute question de droit et répondra entièrement à vos réclamations, si vous suspectez une violation de votre copyright en quelque point que ce soit, l’auteur est enclin à respecter tout problème de droits et répondra entièrement à votre réclamation. L’auteur se réserve le droit de vérifier votre identité et d’obtenir de plus amples informations, pour établir clairement les raisons de la revendication. »
...et avec cela? Cela sera tout pour le moment, concernant l’exposition à la galerie mfc-michèle didier.
Une dernière chose peut-être... finalement, l’acteur principal de ce marché de l’art ne serait-il pas l’artiste lui-même? Le texte de Muntadas ne le mentionne pas, mais cette exposition à la galerie mfc-michèle didier n’aurait pas vu le jour sans son intervention.
Place maintenant aux transactions!
Exposition du 7 novembre au 13 décembre 2014
Vernissage le 6 novembre 2014 de 18h à 21h en présence de l'artiste
« Nous sommes souvent confrontés dans la vie quotidienne à des expressions familières qui revêtent un sens caché que l’on ne perçoit pas au premier abord. Les lieux et les moments où elles sont prononcées nous permettent de déceler les intentions qu’elles dissimulent.
La formule « ...et avec ceci? », même si elle semble bienveillante, est une incitation à la consommation car elle nous invite à nous demander si nous avons besoin d’autre chose et donc à nous encourager à consommer plus. Les personnes présentes, prises pour témoins, se retrouvent, d’une manière ou d’une autre, elles aussi, directement impliquées dans le rituel de la transaction financière qui se joue alors.
Le monde de l’art, son marché, les galeries et les collectionneurs qui le constituent, usent de règles identiques et leurs transactions s’opèrent selon les mêmes principes.
Le consommateur qu’il soit client d’un commerce classique ou d’une galerie d’art, est considéré d'une manière similaire dans ces deux cas car convergent la volonté de vendre et l’éventualité d’acheter, deux facteurs essentiels à toutes transactions.
Les mots, les expressions et les images possèdent tous un sens d’usage primaire derrière lequel se dissimule une autre signification qui se dévoile seulement à l’observation et à l’analyse.»
Muntadas, 2014
...et avec cela?, une exposition de Antoni Muntadas
Nouvelle exposition de Muntadas à Paris — la précédente était son importante rétrospective Entre/Between présentée au Jeu de Paume en 2012 —, ...et avec cela? est une exposition appartenant à un ensemble pensé en deux volets par l’artiste et dont l’autre partie, intitulée ...et avec ceci?, sera présentée concomitamment à la galerie Gabrielle Maubrie.
Le travail d'Antoni Muntadas est issu de l’héritage de l’art conceptuel historique, c’est ainsi qu’il est identifié dans la sphère de l’art contemporain aujourd’hui. Cependant, les formes et les contenus de certains de ses travaux le feraient parfois glisser vers une pratique davantage pop. La proposition ...et avec cela? en serait l’illustration. Elle est en effet constituée d’œuvres sérigraphiées ou imprimées, d'affiches, et cet ensemble conséquent — vingt-cinq pièces — questionne le langage et son utilisation dans nos sociétés mondialisées et notamment son utilisation à des fins marchandes.
Le choix de l’artiste pour cette exposition, dans la perspective d’aborder la question de la consommation et de ses codes linguistiques, est de tendre vers une saturation de l’espace et ainsi de faire du white cube généralement épuré un magasin traditionnel dans lequel le linéaire doit être optimisé.
L’avant-propos de l’artiste, ci-avant, annonce les questionnements inhérents à sa double proposition: la question de la consommation au sein du marché de l’art.
How much?, inscrit en capitales blanches sur un aplat monochrome rose passé, annonce la couleur: une galerie d’art est un lieu de commerce comme les autres dans lequel convergent « la volonté de vendre et l’éventualité d’acheter », pour reprendre les mots de l’artiste. Le print appartient à un ensemble qui décline les fameux Five Ws: Who? What? Why? Where? When?, en français Qui? Quoi? Pourquoi? Où? Quand? auxquels il est conseillé d’ajouter Comment? et Pour qui?. En posant ces questions, méthode empirique de questionnement à la genèse de tout développement d’un projet, Muntadas sonde la façon dont le monde fonctionne et en particulier la manière dont le monde de l’art s’organise. How much? vient conclure cet état des lieux préparatoire et souligne les nombreux cadres sous-jacents imposés à l’art par son propre environnement.
Dealings, un set constitué de huit prints, illustre, à travers huit scénettes esquissées au trait blanc, différentes situations transactionnelles aux contextes multiples au cours desquelles l’utilisation du verbe se fait science, celle de la rhétorique, un art de l’action du discours sur les esprits.
Le langage et son utilisation dans le contexte strictement marchand est transposé à celui plus global de la mondialisation.
Cinq pièces sont issues de la série On Translation. Ce travail est à l’heure actuelle l’une des séries les plus importantes de Muntadas. On Translation est une série de travaux explorant les questions de la transcription, de l’interprétation et de la traduction: de la langue aux codes, de la science à la technologie, de la subjectivité à l’objectivité, de l’accord à la guerre, du privé au public, de la sémiologie à la cryptologie. On Translation s’inquiète du rôle de la traduction/des traducteurs comme un fait visible/invisible. De cette fameuse série sont donc présentés quatre Warning: perception requires involvement déclinés en portugais Atenção, russe ???????? et chinois ??. Existe-t-il une manière propre à chaque nation de prévenir des contraintes de la perception? Le rouge semble dans tous les cas de figure demeurer la couleur de l’avertissement. Une cinquième pièce issue de On Translation est intitulée The Bookstore et s’inquiète elle de la signalétique des rayons des bibliothèques publiques à travers le monde.
Une autre série s’intéresse aux expressions nationales et à ce qu’elles symbolisent en terme d’identité et de représentation pour l’ensemble d’une nation. Muntadas, par exemple, choisit pour évoquer le Brésil la formule Tudo bem, Tudo Bom! appliquée sur un fond de forêt tropical que l’imaginaire collectif associerait à la forêt amazonienne. L’Uruguay se retrouve dans l’affirmation quelque peu présomptueuse We Are Fantastic, cependant l’image qui lui est associé est moins flateuse, celle d’un homme au crâne dégarni dont le visage est coupé au front. La France, est incarnée par le fameux Tout va bien sur une vue d’explosion, attentat ou archive de l’une des inombrables guerres que le pays a pu mener?
Une dernière série, Close up, se préoccupe des accidents typographiques dans la presse papier: des blancs oubliés suite à des corrections réalisées rapidement avant passage en presse. Muntadas s’est attaché à les chasser et les collecter, notamment dans Le Monde. Ces espaces vides évoqueraient la censure étatique de la presse par le passé. S’agirait-il aujourd’hui d’une auto-censure?
L’une des pièces maîtresses de l’exposition, Ordeal of Picasso’s heirs vient achever ce riche ensemble. Le travail est entièrement construit sur l’illustration d’un article de presse au titre suggestif: Ordeal of Picasso’s heirs — le supplice des héritiers de Picasso. Cette photographie a été publiée dans The New York Time Magazine le 20 avril 1980. Muntadas s’intéresse ici au droit à l’image mêlé à celui de l’auteur en produisant une œuvre entièrement basée sur la reproduction. En effet, la photographie est commercialisée par l’artiste avec un certificat d’authenticité. Muntadas a choisi de la diffuser non pas sous la forme d’un tirage mais sous celle d’un fichier numérique enregistré sur DVD. Sa reproduction est alors infinie et cela jusqu’à des dimensions imposantes. Ainsi, produire un wall paper de 4 mètres de largeur à partir de l’image source est envisageable.
Muntadas mentionne ensuite la chose suivante: « L’auteur a étudié de son mieux les droits relatifs à ce travail. Il souhaite respecter toute question de droit et répondra entièrement à vos réclamations, si vous suspectez une violation de votre copyright en quelque point que ce soit, l’auteur est enclin à respecter tout problème de droits et répondra entièrement à votre réclamation. L’auteur se réserve le droit de vérifier votre identité et d’obtenir de plus amples informations, pour établir clairement les raisons de la revendication. »
...et avec cela? Cela sera tout pour le moment, concernant l’exposition à la galerie mfc-michèle didier.
Une dernière chose peut-être... finalement, l’acteur principal de ce marché de l’art ne serait-il pas l’artiste lui-même? Le texte de Muntadas ne le mentionne pas, mais cette exposition à la galerie mfc-michèle didier n’aurait pas vu le jour sans son intervention.
Place maintenant aux transactions!
Œuvres présentées
Coffret, 30 vues originales du film et une clef usb contenant le film
50 x 23 x 4 cm
Édition de 9
Triptyque, impression digitale
40 x 60 cm chaque
Édition de 9 + 2 AP
Triptyque, impression digitale
40 x 60 cm chaque
Édition de 9 + 2 AP
Sérigraphie sur papier chiffon
48,5 x 100 cm
Édition de 70
Coffret, contient 5 tirages photographiques
60 x 60 cm chaque
Triptique, sérigraphie sur papier chiffon
76 x 56 cm chaque
Édition de 70
Sérigraphie sur papier chiffon
68 x 99,5 cm
Édition de 45
Impression digitale
69 x 49,5 cm
Édition de 50 + 10 AP
Sérigraphie sur papier chiffon
70,5 x 70,5 cm
Édition de 70
Photographie retravaillée par l'artiste puis gravée sur DVD, permettant une impression
DImensions variables
Édition de 9 + 1 AP