UNTEL est un groupe d’artistes constitué, à l’origine, de Jean-Paul Albinet, Philippe Cazal et Alain Snyers (Wilfrid Rouff prend la place d’Alain Snyers suite au départ de ce dernier en 1978) dont l’existence brève mais passionnée, de 1975 à 1980, a donné vie à de nombreuses actions dans l’espace public. Le dénominateur commun de ces actions est l’investigation du quotidien, investigation sociale et politique, à des fins critiques, très imprégnées des idées contestataires de mai 68 et de la pensée situationniste. La proximité du processus de création d’UNTEL avec cette notion du vécu mène l'artiste Ben Vautier à positionner historiquement UNTEL comme post-Fluxus. L’idée d’un art qui s’expérimente et se vit avant tout, s’avère en effet en adéquation avec les préoccupations d’UNTEL.

En outre, UNTEL mène ces actions comme des enquêtes, il prélève dans le quotidien et met ainsi en évidence la banalité et l’insignifiance de ce qui constitue notre quotidien dans ses contradictions et ses aliénations. Pour ce faire, le groupe utilise tous les supports et modes d’expression accessibles: photographies, films, enregistrements sonores, environnements, gestes, actions corporelles, objets fabriqués, etc. Le travail d’UNTEL peut ainsi être appréhendé à travers ces archives photographiques, filmiques ou encore sonores mais également à partir des « accessoires » imaginés et produits par les trois artistes afin d’activer de la manière la plus pertinente leurs péripéties.

LE SAC UNTEL est l'un de ces fameux accessoires utilisés par les artistes pour mener à bien leurs actions. A l'occasion de la FIAC 2013, UNTEL réactualise une performance menée en 1978: PLUS RIEN À VENDRE, TOUT À ÉCHANGER. UNTEL y diffuse, avec la complicité de mfc- michèle didier, LE SAC UNTEL, œuvre minimale et radicale, un simple sac en papier kraft vide, portant les mentions UNTEL et PLUS RIEN À VENDRE, TOUT À ÉCHANGER. LE SAC UNTEL est disponible sur le stand de la galerie mfc-michèle didier en contrepartie d’un euro symbolique.

Suivant le principe de la promotion commerciale, la galerie mfc-michèle didier proposait des temps d’échanges flash. Échanges au cours desquels est proposé LE SAC UNTEL contenant un certificat d’authenticité numéroté et signé par les trois artistes d’UNTEL (Albinet / Cazal / Snyers). UNTEL, le temps de l’échange flash n'est plus anonyme. L’acquéreur doit acquitter la somme « surévaluée » de 30 € pour disposer du SAC UNTEL authentifié par ses auteurs.

Le sac est l'un des symboles de la consommation en tant que traditionnel réceptacle d'achats. UNTEL en y inscrivant la mention PLUS RIEN À VENDRE, TOUT À ÉCHANGER nous rappelle aux origines du commerce construit sur l'échange par le troc et non pas encore l'achat- vente médiatisé par une monnaie. Échanger LE SAC UNTEL contre 1 € dans une foire d'art contemporain à la dimension internationale telle que la FIAC dans laquelle les transactions affichent généralement 6 chiffres écarterait l'acte de toute notion de vente. Y-a-t-il un montant à partir duquel l'échange se fait vente ? Vente ou échange: tout serait donc question d'état d'esprit finalement ?