The Planets est une suite composée de six disques vinyles de 10 pouces consignés dans une boîte en carton peinte à la main et incrustée d'un matériau ressemblant à du sable, donnant ainsi à la surface la sensation rugueuse et/ou l'aspect du papier de verre et/ou de la surface d'une planète lointaine. L'audio consiste en une musique d'ambiance électronique «atmosphérique» appropriée, dans le style des années 1970. Il s'agit peut-être de bandes sonores imaginaires pour douze corps célestes ou planètes lointaines.

" En pleine période picturale, Goldstein revient une dernière fois au disque avec The Planets (1984) : six 33 tours avec des musiques hollywoodiennes d'odyssées spatiales.

Les Planets (1914-1917) de Gustav Holst étaient au nombre de sept (Mars, Vénus, Mercure, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune).

Il est impossible de savoir quelle planète la cosmologie goldsteinienne a perdue, puisque les disques n'ont pas de titres. En revanche, grâce à ces six disques, on sait qu'une musique comme celle de Holst a définitivement perdu son autonomie : elle n'est plus que la bande-son d'images qu'un lion rugissant dans son cartouche pourrait avoir introduites.

Cette musique trouve un curieux statut en étant diffusée dans l'espace d'exposition.

 D'une part, elle ne peut qu'évoquer des image de films − de 2001 : A Space Odyssey (1968) à Star Wars (1977-1983), en passant par Star Trek (1966-169) ; d'autre part, comme les images sont absentes, sa rhétorique, ses effets se trouvent accusés. Une nouvelle fois, Goldstein joue d'une dialectique de la présence et de l'absence en programmant l'écoute d'une musique écartelée entre le renvoi à des images qui, seules, la justifient et l'indépendance qui lui est octroyée.

 Si les disques de The Planets constituent une oeuvre en tant que telle, ils sont également les éléments de ce que Goldstein appelle une performance. "

Michel Gauthier, Les Cahiers du Mnam N°125, automne 2013