mfc-michèle didier>Éditions>Kay Rosen> Palimpsest, 1991/2020

«... Kay Rosen tire le meilleur parti de l'établissement de listes, transformant leur potentiel linéaire de manière à ce qu'elles s'effacent en même temps qu'elles s'additionnent. Dans Palimpsest de 1989, John X et Benedict X commencent une liste de noms, unis par les colonnes de X qui la terminent. Le lecteur est pris de court, d'abord par l'impact du nom du leader afro-américain, puis par le passage du chiffre latin à la lettre x. Rosen évalue le temps qu'il nous faut pour lire une liste et le nombre de lignes qu'elle peut contenir avant de nous en désintéresser. Comme un poète, elle façonne le rythme et l'alignement des noms établit dans une chronologie historique. Palimpsest est une reconstruction efficace de la succession du pouvoir patriarcal. Le fait d'inscrire Malcolm X — pour qui X marquait son absence d'héritage connu — comme descendant des pères de l'Église à l'instar de Leo X... est une filiation inspirée qui subvertit habilement les chronologies établies. Révisée et réécrite, la liste de Rosen démontre que tout récit majeur est vulnérable...»

Judith Russi Kirshner, «READ, READ ROSENS», Artforum, décembre 1990