Pierre Huyghe Le Château de Turing, 2006
Spécifications
Vidéo couleur, 16/9, 17 minutes
Son stéréo
Réalisation par Natacha Caron, Xavier Douroux, Franck Gautherot en collaboration avec Pierre Huyghe
Caméra (steadycam) par The Nguyen
Montage par Mario Batistel
Effets spéciaux par Fabien Turruziani
Post-production par Première Heure (Patrice Haddad, Louis Arcelin, Zoé Joli, Benjamin Laborde)
Son par Lionel Catelan
DVD O-Zone
IMPORT #4
Production
Édition de 500 exemplaires
Produit et publié par IMPORT (mfc-michèle didier & les Presses du Réel) en 2006
©2006 Pierre Huyghe et IMPORT (mfc-michèle didier & les Presses du Réel)
Tous droits réservés. Aucune partie de cette oeuvre ne peut être reproduite sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit sans la permission écrite de l'artiste.
Ce document vidéo s'inscrit dans une déambulation naturelle et retrace le temps de l'exposition de Pierre Huyghe, Le Château de Turing, pendant la 49e Biennale de Venise. Trois salles, trois entrées, en tout neuf promenades possibles. Pour ne pas diriger le sens de la visite, mais offrir un ensemble de combinaisons multiples, les salles sont montées dans le film de façon aléatoire et sans fin. Les mouvements de la caméra sont fluides et panoramiques. Ils témoignent d'un soucis informatif objectif. Les trois espaces ne sont pas des univers clos. Ils communiquent entre eux à travers une multitude de paramètres calculés, démonstratifs et parfois indicielles. Le DVD réactualise un temps d'exposition passé dont seul le souvenir était le garant de notre mémoire collective.
Ce qui caractérise la machine de Turing est d'abord son universalité. Par elle, les frontières entre les modes cognitifs de l'homme, de l'animal et de la machine s'abolissent. Parmi toutes les machines de Turing possibles, celle que Pierre Huyghe présente contient en elle les trois modalités du traitement de l'information : humaine, vivante et artificielle.
Le spectateur y est lui même un être calculant conduisant son inquisition sous le contrôle rétroactif de l'ordinateur Hal qui, par ailleurs, dirige des processus de calcul aboutissant à la génération et à la visibilité des oeuvres. La référence à Kafka dans le titre indique l'équivocité de telles rencontres. Il est fascinant, mais aussi inquiétant, de s'abandonner au système informatisé du monde post-moderne où, en dépit d'une abscence de centre, le contrôle est devenu un enjeu de pouvoir.
Pourtant, presque secrètement, Pierre Huyghe poursuit avec Le Château de Turing des valeurs en fin de compte classiques : le scandale n'est-il pas que cette intervention soit belle, et que le regard soit finalement émerveillé ?
Publié suite à l'exposition Pierre Huyghe - Le Château de Turing, 49e Biennale de Venise, 10 juin - 4 novembre 2001.